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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 01:12

Ce soir, j’ai fêté Thanksgiving pour la première fois ! J’étais invitée par une amie d’une amie, membre de l’association protestante Agapé, dans les locaux de l’Armée du Salut, association chrétienne elle aussi. Je vous avoue que je ne le savais pas avant d’y aller, et que j’ai été assez surprise de découvrir, d’abord les affiches collées au mur (« Jésus a dit : je suis la porte »), puis les propos de certains participants, clairement orientés vers leur religion. La soirée était très réussie (maintenant, je suis incollable sur Thanksgiving, et on a mangé comme des rois !) mais m’a aussi inspiré quelques brouillons de réflexion sur les religions et les croyances en général.

 

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***

 

Comme vous le savez sans doute, je suis athée. Mais même forte de cette (non- ?)conviction, je suis tout de même régulièrement amenée à l’interroger, car si j’ai été élevée loin de tout milieu confessionnel (ni éducation religieuse, ni pratiques), on ne peut grandir sans rencontrer des croyants, ou tout simplement s’interroger sur ses propres (non-)croyances. Je vous propose donc d’adopter mon regard, celui d’une jeune fille athée anticléricale et très mal à l’aise vis-à-vis de la religion en général.

 

*

 

Tout d’abord, je dois avouer que les milieux pratiquants me déconcertent ; comme toute pratique sociale, la religion est le lieu d’un entre-soi, où chacun parle le même langage, avec un vocabulaire bien à soi, et une manière bien particulière d’évoquer ou de concevoir les choses. N’importe qui aura ressenti un jour cette étrange sensation d’intégrer un monde à part, avec ses pratiques et codes sociaux, plus ou moins parallèle avec sa propre trajectoire (je pense que le monde confessionnel n’est qu’un exemple parmi d’autres). Aussi, c’est toujours une surprise de constater à quel point la religion et la foi peuvent être des éléments centraux de l’identité de tant de personnes, tandis je me définis moi-même sans penser un seul instant à la religion.


Ensuite, admettons ensemble qu’observer des croyants d’un œil totalement athée peut être très… drôle (pardon !!). Certains sont admiratifs de ceux qui ont la foi, moi je me classerais tout de suite dans la catégorie des sceptiques. Comment comprendre des déclarations du type « j’ai complètement redécouvert le Seigneur et sa grâce m’a touché » quand pour soi la simple évocation d’une quelconque entité supérieure attentive à tes moindres faits et gestes te fait immédiatement penser à un vieux bonhomme en toge assis sur un nuage ? Cette association d’idée, née d’une éducation athée mais traversée de références chrétiennes et mythologiques, est quasiment impossible à écarter de l’esprit. J’ai beau savoir pertinemment que chaque croyant a sa propre définition de Dieu, et que les chrétiens sont les premiers à te dire que la Bible doit être comprise comme une parabole et non à prendre au pied de la lettre, je dois réprimer un premier mouvement fort honteux pour moi et blessant pour l'autre : le rire.


Car enfin, lorsque l’on est athée, même avec un niveau maximum de respect et de compréhension des croyants, l’on possède un point de vue extrêmement rationnel sur les choses, aussi savoir que « Jésus est notre sauveur » ou que si l’on ne croit pas en Lui on encoure les flammes infernales, ramène spontanément à penser les croyances religieuses comme une vision mythologique sinon archaïque du monde. Sans tomber dans le débat-tarte-à-la-crème « science vs. croyance », je suis intimement convaincue que les religions, du moins les plus dogmatiques, résultent d’une construction sociale à contextualiser et complètement dénuées de fondement. C’est mon avis, et comme un croyant sera toujours « triste » pour toi que tu ne crois pas, je serai toujours « triste » pour le croyant qu’il croie en de telles superstitions. D’où ma difficulté à être réellement tolérante avec les croyants, car même si je sais très bien qu’ils ont le droit de croire, et que mon avis n’a rien de supérieur, je suis persuadée que la foi est écran de fumée.


Là est un autre aspect du débat : suis-je réellement athée ? Car en vrai, je ne suis pas des plus rationalistes : j’ai des croyances qui dépassent le simple domaine du réel ou du tangible, que les religieux qualifieraient sans doute de « spirituelles ». Cependant, je refuse de croire une seconde en un esprit divin, souverain, omniscient et omniprésent, et encore moins de penser que quelqu’un/quelque chose sait mieux que moi ce qui est bon pour moi, et que cette entité tente de me sauver contre mon gré d’un abîme horrible de péchés. Et encore vraiment moins que certains ont pu entendre la parole divine pour la retranscrire en bible avec pour devoir de la diffuser aux quatre coins de la planète. En fait, je serais plus « anti-religion ».


Cette position, je l’admets, est très dure. Mais elle se défend : pourquoi Mohammed aurait-il plus raison que Jésus ou Bouddha ? Pourquoi y a-t-il eu pléthore de prophètes au temps du Christ, et pourquoi n’y en a-t-il plus aujourd'hui ? Comment les Juifs reconnaîtront-ils leur messie ? Qui peut croire un seul instant que, si Dieu existe, Il s’intéresse à des fourmis comme nous ? Car enfin, si j’étais Lui, jamais je ne me préoccuperais un seul instant de pauvres créatures comme nous. Et pourquoi Dieu serait-il Amour ? S’Il est à ce point supérieur, comment pouvons-nous seulement entendre ses propos et mettre des mots humains dessus ? Bref, je ne suis certes ni la dernière ni la première à émettre ce genre de réserves, d’ailleurs inaudibles par les croyants : en effet, le « débat » est absolument impossible car j’ai des arguments rationnels, tandis que les croyants ont un argumentaire spirituel. Autant essayer de communiquer avec un Chinois sans parler le mandarin : personne ne comprend l’autre.


Et c’est la grande critique que je fais à la religion : à partir du moment où l’on choisit une religion (ou que l’on est choisi, je n’ai jamais très bien réussi à comprendre si un croyant choisissait d’avoir la foi ou si elle lui tombait dessus du jour au lendemain), on pense nécessairement que les autres sont dans le tort, sinon cela induirait qu’on ne puisse pas avoir raison, puisqu’il n’existe qu’un seul dieu (bon, du moins dans les grandes religions monothéistes, pour ce que j’en sais). Et j’ai beau savoir que des gens mille fois plus intelligents que moi consacrent leur existence à la théologie, je ne peux me dire : comment peut-on croire que notre religion est LA croyance absolue, la seule à avoir, la seule valable ? Ce dogmatisme, en politique, conduit aux pires conduites ; en religion, c’est la norme. Le prosélytisme en est l’aspect que je déteste le plus. Pour moi, la croyance est du domaine du privé, et la religion est un intermédiaire obsolète, et parfois dangereux (je ne généralise pas, bien que les guerres de religion soient plus qu’une réalité, loin de moi de voir en chaque croyant un dangereux fanatique !).


Pourquoi, lorsque l’on cherche à avoir une réflexion spirituelle, devrait-on immédiatement se tourner vers une religion ? La croyance n’existerait-elle pas en dehors de toute religion ? Est-on obligatoirement obligé de se coltiner tout un passé religieux, empli de saints, de coutumes, d’interdits, de prédications ? Pourquoi ne peut-on pas tout simplement réfléchir et s’interroger, et même croire, sans immédiatement être obligé de choisir une religion ? Pourquoi ne pourrait-on pas s’adresser à un autre croyant comme juste « croyant » et non actuellement à un chrétien catholique ou protestant-évangéliste ou que sais-je encore ? Pourquoi a-t-on besoin de cette catégorisation ?


Ma réponse, embryonnaire et hésitante, serait que l’on a besoin de réponses toutes prêtes, de « prêt-à-penser », de repères ; j’imagine bien sûr que chaque croyant a son propre parcours, et qu’aucun chrétien par exemple ne ressemble à son voisin, mais pour moi ce parcours devrait rester personnel jusqu’au bout, et non rencontrer un jour une pensée… « pensée » pour toi. Pour moi, la religion ne devrait pas avoir le monopole de la spiritualité. (J’avoue, je mets toutes les religions dans le même sac, mais je ne demande qu’à ce que l’on ouvre le débat sur des religions qui ne rempliraient pas les critères que je dénonce ici.) Et de toute façon, tout ce qui a des allures de « bonne parole » me fait fuir en courant, parce que j’estime que ne serait-ce que penser qu’elle puisse exister, c’est nier toute distance critique avec n’importe quelle idée/pensée, qu’elle soit religieuse ou politique. Et si le parcours d’un croyant, c’est de trouver la voie, alors j’y vois déjà un fanatisme (oui, je vais loin). Mais je ne demande qu’à être détrompée, même si on me répond souvent « tu ne crois pas, tu veux des arguments rationnels, mais ce n’est pas possible, car c’est une question de foi »…

 

*


Et pour finir cette petite réflexion, je dirais aussi qu’en tant que féministe j’ai une grosse dent contre la religion en général, qui a participé à l’oppression des femmes (sauf certaines branches protestantes). Alors qu’on ne vienne pas me parler d’Amour quand au nom de croyances on justifie la privation de droits individuels, fondamentaux à mon sens bien que les religions soient un reflet de leurs temps, et donc pas les seules à remettre en cause dans ce processus… comme une preuve de leur incapacité à se détacher de tout contexte et à ne produire qu’un discours situé et temporel… ?

 

Sarah*, en pleine croisade d'athéiste convaincue

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 01:26

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Parfois, je crois qu'il n'y a rien d'autre à faire que de reconnaître platement qu'on a foiré... Et tout mettre en oeuvre pour le faire oublier, dans l'espoir de se faire pardonner.

(Et une fois qu'on aura reconnu ça, on dira : dur de mettre sa fierté de côté tout de même...)

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 16:22

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 22:51

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Ces racines qui nous retiennent, nous aspirent, nous lient les chevilles à jamais ; ces sourires qu’on croit connaître, qu’on retrouve un peu à chaque fois mais qu’on oublie un peu quand même ; ce retour aux sources, mais quelles sources ?

Peut-on définir quelqu'un sans définir d’où il vient ? Le comprendre sans interroger son enfance ? L’entendre sans connaitre ses amis de toujours ? Les jours passent sans se ressembler, s’égrènent d’un tempo indolent mais narquois, te rappelant comme l’oubli est illusoire. Tu ne laisses rien derrière toi, tu traines au contraire tes casseroles, cacophonie aux airs archi connus, prenant parfois la forme d’un vieil air de Nirvana tant écouté au collège qui te rappelle à toi-même. La madeleine de Proust est plus qu’un mythe, elle est un leitmotiv.

 

***

 

Revenir « chez moi » c’est tout d’abord remettre les pieds dans une région qui m’a vue naitre, un symbole géographique que je suis presque tentée de fuir. Quand on veut avancer, ne doit-on pas couper ses liens ? Comment mettre un pied devant l’autre si l’on ne peut s’empêcher de regarder en arrière ? Pourquoi en revient-on toujours au même point ? Je parle bien de ce point sur la carte, ce lieu, ces endroits (ce qui implique donc des envers ?) qui me fascinent et m’effraient à la fois.

A chaque déménagement et vous savez que j’en ai quelques uns à mon actif ces temps-ci je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine répugnance devant cette accumulation de matériel, symbole d’un mode de vie consumériste, effréné, insatisfait, insatiable ; car, enfin, il nous manque toujours quelque chose, d’autres l’ont déjà dit bien mieux que moi. Comment peut-on s’attacher à des murs, à des meubles, à des bricoles quoi ? Des trucs que l’on jette dès que l’on change de logement, mais qu’on est pourtant heureux de retrouver à chaque retour, comme si cela nous rassurait sur la pérennité de certaines choses ici-bas –oui, ça au moins, ça ne change pas... Pourquoi est-on si effrayé à l’idée de tout perdre ? Comme s’il nous fallait quelque chose de solide et concret auquel nous raccrocher, une assise fondatrice d’un soi, qui expliquerait ceci et excuserait cela, comme si ce moi n’était qu’une accumulation de moments passés à des endroits précis, et que le simple fait de les éradiquer nous réduirait à néant. Perdre sa maison serait se perdre.

 

*


Pourtant, alors qu’aujourd'hui je reviens pour la première fois depuis ce déménagement crucial dont le récit vous a tous tiré des larmes (j’en suis désolée et fière à la fois), je me sens quand même « chez-moi ». Pourtant je dors sous un toit inconnu, mais le miracle s’est produit tout de même ; et sans m’en rendre compte, je l’avais craint. Ces lieux, qui ont accueilli tant de vies différentes avant moi et qui en accueilleront tant après ma disparition, ne recèlent qu’une petite partie de la vérité.

Construire un foyer, s’escrimer à la rendre douillet et personnel, tout ceci ne remplacera jamais la chaleur des sourires qui t’accueillent, les phrases simples jetées après le dîner « c’est bon de te revoir », ou les embrassades amicales et sincères distribuées avec largesse. On aime donner à sa vie une représentation tangible, mais cette réalité reste un masque qui ne détient aucune vérité : ce qui me fait moi, c’est vous. Les rencontres, prolongées ou pas, construisent cette image de moi que je balade en permanence, que je propose à chaque nouvel arrivant dans ma vie et qu’il contribue lui-même à bâtir. (J’aime pas la guimauve et les phrases dégoulinantes de bon sentiment, je constate, c’est tout.) Je constate que je n’existe pas si vous ne me connaissez pas, si vous ne me regardez pas, si vous ne me proposez pas à moi-même comme vous le faites chaque jour qui passe. Une pomme qui tombe d’un arbre sans que personne ne l’entende fait-elle toujours du bruit ? Si vous n’étiez pas là pour me renvoyer le miroir de ma propre existence, existerais-je toujours ? Y’a-t-il un moi-même sans autrui ? J’aime plus l’amour, mais l’amitié est un tel moteur de ma vie que je n’en reviens toujours pas moi-même de cette  force qui me pousse en avant, me forçant à me dépasser un peu plus chaque jour.

 

*

 

Néanmoins, cette même force d’inertie s’emballe parfois, la fuite en avant se poursuivant, toujours plus endiablée, et je me retrouve alors à courir par quatre chemins, le cœur en bandoulière, avec un seul objectif : m’en aller. M’en aller loin des lieux connus, des personnes connues, des miroirs dans lesquels je me reflète. Certains se cherchent en partant, moi je cherche à me perdre, à fuir ce moi-même qui me pèse ; en voyageant, je veux quitter mon costume, me débarrasser de mes frasques et porter un regard neuf sur ce qui m’entoure, un regard vierge, libéré de mon environnement, environnement que je balade « ici » en permanence. Cet ici, c’est pourtant le mien, le vôtre, il me correspond comme jamais rien ne me correspondra plus ; mais il est entaché de déterminismes, de tâches indélébiles, d’héritages non désirés, de casseroles.

Ailleurs, il y a cette promesse enivrante du neuf, de l’inédit, de l’inattendu. Kundera a pourtant parlé de l’insoutenable légèreté de l’être, à présent je verrais plutôt une pesanteur insupportable qui tatouerait à jamais chacun de mes pas et les marquerait d’un sceau indélébile : ce que j’ai été, ce que je suis, ce que je dois donc être. La nostalgie du "bon temps" qui semble m'empêcher de jamais connaitre mieux désormais ; alors, forçons le destin, forçons ce "mieux", allons à sa rencontre.

 

***

 

Echapper au déterminisme, une utopie ? Est-ce même souhaitable ? Je suis pourtant actuellement déchirée entre la tendresse infinie pour ce chemin que nous avons parcouru ensemble, et le désir impérieux de poursuivre ma route seule, afin d’en revenir plus complète, plus moi. Un défi que je sais impossible à relever, mais que je me dois d’au moins tenter, car ailleurs je me construirai différemment, et j’y trouverai la force de revenir.

 

Il y aura donc certainement un été passé à l’étranger, et je réfléchis à une année « sabbatique » après l’IEP, en service civique pourquoi pas. Ce que j’y trouverai, je ne le connais pas encore, mais ce que je fuis, je le sais très bien.

 

Ma madeleine de Proust ? Ces chants de Musique à la Carte, chants qui ont rythmé mon enfance, que je fredonne toujours aujourd'hui et qui m’habiteront longtemps encore. 

 

S.

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 22:41

Petite gribouille avant d'aller me coucher...

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 09:46

Salut les jeunes !

 

Pleine de bonnes résolutions, je continue ce blog pour sa quatrième année consécutive. Après une année passée à vadrouiller du Togo à la Finlande en passant par quelques capitales européennes, retour à la case départ, la ville rose. L'occasion de retrouver toute la clique, de se réacclimater au climat toulousain et d'évaluer le chemin parcouru...

Bien sûr, nous avons tous changé, laissé derrière nous quelques regrets et monté de nouveaux projets, affronté les éléments imprévus et surmonté les difficultés, mais je suis convaincue que ce n'est qu'un changement dans la continuité, un pas de plus vers une meilleure connaissance de nous-mêmes, connaissance que les voyages et les rencontres ont permise.

Désormais, la "fuite en avant" continue plus que jamais : plus qu'un an et demi de cours avant la professionnalisation, le mémoire à écrire, la spécialisation qui commence... Les choix faits seront-ils les bons ? Qu'avons appris pendant cette année de mobilité ? Autant de questions qui se bousculent, trouveront réponse... ou pas. Tout cela sans pouvoir éviter une certaine nostalgie d'une année extraordinaire, où chaque week-end était prétexte à excursion, où chaque soirée prétexte à sortie, où chaque rencontre prétexte à découverte : la dépression post-Erasmus existe bien, l'important est donc de se donner les moyens de construire derrière cette expérience une année tout aussi passionnante afin d'éviter toute mélancolie persistante.

 

Oui, je l'avoue, ça cogite dur là-haut... alors je vous laisse en dessin pour ne pas risquer de vous perdre à trop méditer (pseudo-)philosophiquement !

 

Let's go for a new year!

 

*Sarah, so excited*

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 13:07

Ou "pensée pour les cabossés de l’amour"

à lire avec The Scientist de Coldplay en fond sonore

 

« Les histoire d’amour finissent mal, en général » chantaient les Rita Mitsouko. On est d’accord. A partir du moment où une histoire d’amour se termine, c’est que ça a foiré quelque part et que le deal de départ (on est ensemble parce qu’on est bien comme ça) est rompu par l’une ou l’autres des parties. Parfois les deux, mais l’une est souvent plus d’accord que l’autre dirait Grand Corps Malade.

D’où plusieurs questions : pourquoi cela a-t-il foiré ? Qui est responsable ? Doit-on s’en vouloir d’y avoir cru ? Faut-il se mettre en colère, et contre qui, l’autre, soi-même, la fatalité ? Et, surtout, a-t-on perdu son temps, et faut-il y croire à nouveau ?

 

***

 

A l’échelle d’une vie, je pense qu’on peut dire avec certitude qu’on se ramassera tous pas mal de gamelles ; ma conclusion après les deux dernières en date, c’est qu’il faut y trouver un sens pour en tirer des enseignements, afin de s’ôter cette idée pernicieuse de la tête : « tu as perdu ton temps ». Quant à croire toujours à cet amour à trois francs cinquante qu’on nous vend à la télé, c’est une autre histoire (chaque chose en son temps bordel, laisse-moi le temps d’encaisser !).

Le schéma de départ paraît simpliste à première vue : deux personnes entament une histoire (on va éviter pour l’instant la qualification « d’amour », mon cynisme reprend le dessus, je ne suis pas encore guérie… Allez, ne pleurez pas, j’aurais pu rajouter « de cul » !) et se mettent en couple. On en connait tous les phases, qui durent plus ou moins longtemps, avec plus ou moins de réussite : flirt, promesses, complicité, engagement, projets, disputes, incompréhension, éloignement, réconciliation, etc. pour finir par ce sinistre mot : « rupture ».

Mais rien n’est simple : le salaud n’est pas nécessairement celui qui s’en va, au contraire ai-je envie de dire. Peut-être même le plus courageux ou le plus lucide. Ou le plus pessimiste… Toujours est-il que dans tous les cas, la souffrance est bien réelle car le bilan est, lui, inéluctable, que dis-je, obsédant : à quoi ai-je occupé mes derniers temps sinon à m’escrimer dans une relation qui n’en valait pas la peine puisqu’aujourd’hui je me retrouve à battre le pavé seul(e) et le cœur en berne ? Ce genre de question est très dangereux car il vous fait tout remettre en cause, et principalement l’amour avec un A majuscule.

 

*

 

En effet, d’expérience j’émettrais l’hypothèse suivante : l’amoureux transi et adorable indiffère, le salaud blasé et égoïste attire irrésistiblement. Même la fière Scarlett O’Hara attend la fin du roman de Margaret Mitchell pour s’apercevoir que le fade Ashley Wilkes ne vaut rien à côté du ténébreux Rhett Butler ! Mais le premier lui résiste tandis que le second lui ouvre son âme, aussi la tendance humaine et auto-destructrice de Scarlett, la pousse dans les bras du blondinet inconsistant mais si intrigant (les plus optimistes diront qu’elle se rend finalement compte de son erreur, les autres que ça ne change malheureusement rien à l’histoire).

J’avoue que j’en suis réduite à un état de cynisme assez avancé, confirmé par les événements : les gens sont malheureux en couple, les mariés divorcent et les célibataires traînent leur bosse en attendant de se faire briser le cœur en p’tits morceaux par le/la premier(e) égoïste de passage.

Disons même que j’en suis à un stade où je ne peux pas même concevoir un mariage heureux, comme un oxymore qu’on nous vend en promo, affublé du titre racoleur : « tout le monde y passe, pourquoi pas vous ? ». Mon regard de sociologue pessimiste ne peut s’empêcher d’y voir un mode d’organisation sociétal qui pousse les gens à s’unir, pondre des gosses et acheter de la lessive en format familial… alors que, bloody hell, ça ne fonctionne pas ! Pourquoi ne pas se dire une bonne fois pour toutes qu’on ne vivra jamais cent ans de bonheur partagé, que c’est foutrement impossible ? Que les histoires d’amour éternel n’existent pas ?

 

Bon, où diable veux-je en venir, vous foutre le moral à zéro ? Non, attendez, laissez-moi encore quelques lignes, j’arrive. Je vous promets même quelques onces d’espoir tout rose…

 

*

 

Suite à ces p’tits déboires amoureux qu’on a tous connus, j’ai fermé mon cœur à double tour et jeté la clé dans un puits, avant d’entreprendre un bilan introspectif du style « bon, et j’en suis où moi maintenant ? Je me jette d’un pont tout de suite ou je réfléchis un peu d’abord ? (et je saute de ce foutu pont ensuite) ». La meilleure psy du monde en matière de moi-même étant ma môman, j’ai décroché mon téléphone et déballé mes réflexions noires-de-chez-noires auprès de l’autorité parentale ; après trente minutes de conversation, j’ai raccroché avec le sourire (je ne vous avais pas menti !). Du coup, je me permets de vous livrer mes conclusions car, pour les avoir partagées le lendemain soir avec Melly, je pense qu’il est intéressant d’échanger ses impressions pour prendre du recul sur ces foutues histoires d’amour à trois francs cinquante et n’en garder que le po-si-tif (et, non-accessoirement, ne pas refaire les mêmes erreurs la fois suivante).

Donc, pour commencer, je dirais (dans une certaine limite tout de même) : toute histoire est bonne à prendre. Sans réutiliser le trop-cité « ce qui ne tue pas rend plus fort », j’en arriverais plus ou moins à la même conclusion. À savoir : même le dernier des salauds t’en apprend sur toi. L’histoire la plus scabreuse est un pas supplémentaire vers la maturité sentimentale, la plus grosse des claques un aperçu de ce que tu es capable de faire ou pas pour un autre. Et de ce que tu referas ou pas pour quelqu’un d’autre. Donc il n’est pas question de se dire « j’ai perdu mon temps car j’ai souffert » ; d’ailleurs quelle serait une relation réussie, celle qui se solde par un mariage ? On est d’accord que non. Non, une relation n’a pas à être réussie, elle existe, c’est tout. Et j’irais même jusqu’à dire que, tant mieux qu’elles ne durent jamais (et que tu le saches), car ainsi tu en profites un maximum, même si cela se résume à un jour, une semaine ou un mois !

Je continuerais avec un auto-compliment totalement assumé : en tout cas, tu n’as rien à te reprocher. Tu as tout essayé, tout donné, tu as pris sur toi et tu es allé au bout de ton histoire. Il n’y a pas de regrets à avoir car tu n’aurais pas pu faire mieux. Si tu as l’impression de t’être fait prendre pour un(e) con(ne), c’est que tu t’es investi(e) et que tu y as cru. Peut-on s’en vouloir pour ça ? Répondre oui serait du dernier pessimisme, et je m’y refuse (encore). C’est que tu as un potentiel extrêmement riche en toi, beaucoup de choses à donner, à partager et donc à recevoir. On est d’accord, c’est plutôt rassurant !

Après, je ne dis pas que c’est facile. Arrive fatalement le moment où, après s’en être pris plein la gueule, tu te barricades derrière des murs de dix mètres de haut pour empêcher quiconque de s’approcher encore et de te faire du mal. Perso, j’en suis là : pas question de redonner le moyen à un mec de me refaire souffrir. Méthode d’auto-défense bien humaine qui éloigne malheureusement un peu plus l’éventualité de tomber sur « le bon ». Mais les optimistes te diront que si c’est vraiment celui qu’il te faut, alors il forcera la porte et fera tomber tes défenses…

 

***

 

Je suis sensée finir sur un « aime ceux qui te veulent du bien », mais j’en suis encore incapable, désolée. Cette conclusion semble logique, mais on sait tous qu’en matière de sentiments la raison est reléguée au rang de rabat-joie. Pour preuve, l’amour infini m’a fait fuir, l’instabilité égoïste (mais ô combien fascinante !) m’a attirée, donc je suis bien loin d’être raisonnable. Et, pour tout vous dire, même hyper fière d’être complètement en dehors de toute logique mathématique, car ce serait foutrement ennuyant ! Prévisible ! Déprimant ! Ce qui laisse présager pas mal d’autres histoires (d’amour ? de cul ?!) à trois francs cinquante mais, pour citer ce cher Rhett Butler de mon cœur, « I don’t give a damn ». Parce que, foutredieu, je n’ai que vingt-et-un ans, et pas mal de conneries à assumer encore derrière !!!

 

Je vous souhaite donc à tous de belles emmerdes comme ça, déjà parce que ça fait plein de trucs à raconter aux copines qui kiffent les potins version « Feux de l’amour » avec dix mille épisodes, et ensuite parce que je suis persuadée que ça nous rend super riches. De quoi, je ne sais pas trop au juste, mais super riches, j’en suis sûre. Et puis flûte, au pire les potes sont là pour nous ramasser ensuite !

 

A nos conneries !

 

Sarah* impatiente de tester la prochaine…

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 16:37

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Cet été s’achève ma première histoire d’amour.


Elle a commencé le plus banalement du monde : un coup de foudre sous le soleil d’été. Elle se finira non moins banalement : des larmes et le cœur lourd. Pourquoi la banalité est-elle si douloureuse ? Ecrire ne rend pas les choses plus faciles, écrire permet seulement d’entériner définitivement « ce qui était » et ne sera plus, afin de tirer un trait mélancolique sur le passé et d’éviter toute nostalgie inconvenante. « C’est du passé, n’en parlons plus » dit la chanson ; parlons-en une dernière fois, puis avançons.

 

*

 

Imaginez un jeune couple et ses trois petites filles, qui veulent oublier les années étudiantes et les studios minuscules, s’éloigner de la ville et construire leur microcosme à la campagne. A peine eurent-il traversé la forêt de Chandelais et ses chênes centenaires qu’ils découvrirent et aimèrent Les Plaudinières : ancienne ferme, à peine habitable, sombre et petite, entourée de dépendances croulantes, mais avec un jardin en friche porteur de mille espoirs, mille possibilités. « A l’impossible, nul n’est tenu », on pourrait croire ce dicton écrit pour les inconscients qui décidèrent de retaper cette bicoque, isolée de tout, à six kilomètres du premier village, à qui l’on demandait au début : « mais vous recevez la télé quand même ? ».


Il serait excessivement long de narrer chapitre par chapitre l’évolution des travaux, parallèle évident de l’histoire de ma famille. Certaines grandes étapes sont gravées à jamais dans ma mémoire, ainsi que d’autres événements plus insignifiants mais lourds de sens pour l’enfant que je fus. Ma première chambre, qui aujourd’hui paraîtrait insultante à l’étudiant obligé de se contenter de dix-sept mètres carrés pour vivre à l’année, quand je vivais déjà à dix ans dans un lit deux personnes. Y furent invités amies de toujours et premiers amours, y furent imaginés mille rêves plein d’espoirs… J’y appris mon admission à Sciences Po Toulouse, j’y préparai mes valises pour Lomé et Jyväskylä… Ou, de manière plus anecdotique, la construction de notre cabane, pour laquelle nous cousîmes les rideaux avec fierté, et qui remplaça en extérieur le lit superposé de mes sœurs, où tour à tour nous nous improvisions pirates, mendiants ou explorateurs. Et le champ, objet de crainte et de délice ; on y cueillait les mûres les soirs d’été quand le soleil se faisait moins ardent, on y tondit les moutons malades, on s’y fit pourchasser par les oies, on y transporta des cordes et des cordes de bois, on y débroussailla ronces et orties sous les nuages de frelons…


Mes souvenirs se mêlent, confus. Petits malheurs et joyeux bonheurs s’entremêlent en un tourbillon coloré. Les arbres coupés, ceux replantés, nos chiens qui y vécurent, compagnons vigoureux et infatigables, ces chats qu’on y perdit, sauvages et mystérieux, revenant de temps à autres, couturés de cicatrices, ce couple de tourterelles qui revenait chaque année, ces vaches au loin qui meuglent en se bâfrant ou que l’on retrouvait le soir à nos fenêtres, broutant les géraniums… « On habite la campagne, pas à la ferme ! » râlait ma mère. Mon père laissait passer l’orage, et recueillait veaux, vaches, cochons, ou plutôt agneaux, oies et canard, que nous nous faisions un plaisir de retrouver dans l’assiette, disgracieusement transformés en saucisses.

 

*

 

Pourquoi attaché-je tant d’importance à ces vieilles pierres ? Pourquoi le matériel prend-il une place si importante dans mon cœur, alors que rien ne paraît plus trivial ou futile ? Pourquoi suis-je si triste de quitter Pontigné ? Autant de questions qui me taraudent depuis l’été dernier où nous apprîmes qu’il fallait vendre la maison. Mais qu’on se le dise, se raisonner ne sert à rien quand il est question de sentiments !

 

Penser aux Plaudinières c’est aussi se remémorer les étés passés à restaurer, agrandir, entretenir la maison, « en travaux depuis dix ans, et ça ne risque pas de s’arrêter » se plaisait à commenter maman. Oh les dimanches entiers consacrés au ménage de l’immense baraque ! Cinq chambres plus un bureau, un immense séjour salle-à-manger-salon-cuisine, deux salles de bain, une buanderie, une lingerie, une salle de jeux, une véranda… autant de pièces qu’il fallait astiquer du sol au plafond, en affrontant araignées et punaises, non sans râler contre cette injustice cruelle qui nous faisait vivre dans une si grande maison (!). On ne compte pas non plus les innombrables bras qui aidèrent à l’édification de cette demeure qui a pris lentement forme au rythme des vacances scolaires. Oncles, cousins, tantes et j’en passe n’eurent de cesse de poser leurs valises dans l’entrée et de passer l’été au soleil, je veux dire sur les toits, à poser des ardoises, garder les gamines, couler du béton, poser du carrelage, coller de la tapisserie, creuser des fondations, monter des poutres, repeindre des volets, creuse une piscine, retaper des vieux meubles, remettre l’électricité aux normes, installer portes, fenêtres, plinthes, luminaires, placards et j’en passe... Ah les pique-nique ! Ah les parties de pétanque pour se détendre ! Ah l’apéro bien frais servi après une journée de labeur !

 

« Se mettre au vert » fut notre quotidien : sur un hectare de terrain, ce n’était pas les occupations jardinières qui manquaient, je vous l’assure… Je me souviens de cette gigantesque haie de thuyas que mon père abattit, et que nous transportâmes et brulâmes, à nos corps défendant ; vous ne vous rappelez sans doute plus du magnifique saule pleureur qui surplombait la maison, arrosant de son ombre des mètres et des mètres alentour, mais dont la maladie nous obligeait à réagir. Combien de repas furent pris à son ombre ! Je me rappelle aussi brusquement cette petite voix que nous entendîmes un jour, venant de nulle part : « Coucou, je suis là ! ». Non, respire maman, ce n’est que Laurène, six ans, grimpée au sommet de l’immense thuya qui ploie sous ses gesticulations… Ou alors mes hurlements quand, tombée de mon vélo, je rameutais toute la maison… qui finalement me découvrit criant de douleur mais sans la moindre égratignure. Une réputation de « chochotte » qu’aujourd’hui encore je peine à vous faire oublier à cause de cet incident ! Ou encore les premiers grincements de Morgane qui venait de se mettre au violon. Difficile d’imaginer qu’une dizaine d’années plus tard elle nous filerait la chair de poule avec un morceau de Vivaldi quand il nous fallait alors supporter ses « crin-crin » dissonants !


Tant de souvenirs que je voudrais vous raconter ! Ces hérissons que nous recueillîmes et allaitèrent au biberon, ce hamac sous le tilleul où nous dormîmes bien des siestes, ces Noëls en famille passés à se régaler des bons plats de papa, où mamie devenait rouge dès le premier verre de soupe angevine, où les hommes partaient fièrement dans la cave ouvrir les huîtres, où les grands-mères nous couvraient de cadeaux et de gros baisers sonores, où les cousines nous faisaient essayer leurs poupées, où les chants de Noël que Laurène adoraient ne nous saoulaient que trop… mais se laissaient néanmoins écouter en riant.


Ces soirées enivrantes (et surtout enivrées !) pendant lesquelles j’aimais vous faire partager la douceur de vivre pontatinacusaine, où les tentes fleurissaient dans le jardin, où la piscine battait son plein, où le vin coulait à flot… Ces réveils difficiles, ces conneries à assumer le lendemain matin au grand jour, ces fous rires mémorables, ces anecdotes pas piquées des vers… On en rigole encore !

 

*

 

Vis-je dans le souvenir ? Suis-je trop nostalgique ? Est-ce rétrograde de pleurer sa maison ? Les souvenirs sont pour moi autant de traces indélébiles que portent murs, sols et plafonds des Plaudinières, et que je voudrais garder pour toujours. Si, intimement, j’ai toujours su qu’il faudrait quitter Pontigné un jour, je n’aurais jamais imaginé un départ si brutal. Symbole d’une famille unie qui vole en éclat sans sommation, je reste atterrée par ce gâchis sans nom, et par l’abandon presque dédaigneux des Plaudinières. Je revois encore le dégoût profond de mon père pour ce qui fut un havre de paix pour moi, mais un gouffre sans fond pour lui, perte de temps, d’argent, d’énergie. Je découvre aujourd’hui le malaise de ma mère à continuer d’habiter la maison de son ancien mari, une coquille vide et désincarnée, peuplée de fantômes du passé, froide l’hiver, inhospitalière une fois vide, immense et gargantuesque ; une verrue.


Les bons souvenirs sont teintés de sépia, loin derrière ; ne restent que les récents cris et larmes, ces déceptions, ce poids sur le cœur qui n’en finit pas de peser, cette boule dans la gorge qu’on n’arrive plus à faire passer. Tant de départs et si peu de retours, tant de projets extérieurs à Pontigné, qui n’est plus que le boulet de la famille, la pesanteur insupportable dont on voudrait se débarrasser à tout prix. « Vendre, partir », oublier ?

 

*


Mais j’ai beau me dire adulte, je ne peux empêcher mes yeux d’enfant d’y voir les bons moments, ou les moments de « vie », tout simplement, dont sont gorgées les vieilles pierres. Devrais-je avoir honte de mon sentimentalisme ? De mon égoïsme ? J’aimerais tant garder cette maison, qu’en vrai je n’ai pas construite, juste « habitée », au sens propre du terme. Car si j’aime cette maison, c’est parce que je m’y retrouve, nous y retrouve. Il n’y a pas seulement se rappeler que cette tache sur la tapisserie est due à ma bêtise de petite fille, il y a surtout entendre les échos heureux de mon enfance traverser les années grâce au puissant pouvoir d’évocation des Plaudinières, qui restent imprégnées de « moi », de « nous ». Au diable le sentimentalisme, je n’ai pas peur de dire, tout bêtement, que la maison de mon enfance me manquera terriblement, métaphore à peine voilée de mon enfance heureuse avec mes deux parents.

 


Alors, adieu Les Plaudinières.


On s’aimait pourtant bien toutes les deux.


Sarah* ~ mélancolico-nostalgique

 

PS : A voir s'il ne faudrait pas organiser une p'tite soirée pour "fêter" tout ça... Avec un p'tit goût de dernière fois ! Z'en pensez quoi ?!

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 14:07

Terve ! Salut !

 

Une suite rapide en images de mon incursion en terre norvégienne : j'ai en effet quitté Debbie et la Suède lundi 27 avril à... 4h du matin (sachant qu'on s'était couchées à 1h, 2e nuit blanche en 3 jours ! Ca, c'est fait...). Départ de Copenhague pour Kristiansand (Norvège) où Antho, le plus corse de tous les Erasmus, m'attend.

 

Alors que l'avion amorce son atterrissage et perce l'épaisse couche de nuages, je ne peux que remarquer les côtes dentelées, la mer omniprésente et le relief déchiqueté de l'altière Norvège. Chouette introduction à une semaine joliment escarpée, qui sera faite principalement de balades.

 

Ma principale remarque sera : enfin, des montagnes ! (Non, Caro, tu ne rêves pas : effectivement moi aussi je pense qu'un peu de relief montagneux ne fait pas de mal de temps en temps...) Après la plate Finlande, le contraste est saisissant : les fjords norvégiens n'ont pas volé leur réputation (et encore, nous n'avons pas pu visiter celui de Bergen, aparemment très célèbre), et ces falaises abruptes qui se finissent soudainement dans la Mer du Nord ont un charme brut à la fois violent et délicieux.

 

Malheureusement pour les photos, le beau temps ne fut pas vraiment au rendez-vous, mais qu'importe, y'avait de quoi s'en mettre plein la vue quand même !

 

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Kristiansand, vue d'en haut

 

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Balades entre neige, forêts et rochers

 

DSCN2699.JPGAu mois d'avril, les lacs sont toujours gelés !

 

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Moi aussi quand j's'rai grande, j'aurai un chalet !

 

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Du vrai saumon norvégien au marché couvert,

plus frais que frais, ou cuisinié aux poivres, aux baies, etc.

 

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Je vous jure, cette photo n'a pas été prise en automne...

 

DSCN2740.JPGLe soir tombe, la neige se fait bleutée

 

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Hmm, là je vous dois quelques explications...

 

J'ai en effet été invitée à un repas népalais chez les anciens colocataires d'Antho, qui ont quitté leurs montagnes millénaires de Katmandou pour des études en Europe. Au menu : frites maisons à la poêle, poulet à la népalaise (avec beaucoup BEAUCOUP d'épices, à savoir chili, piment rouge en poudre, gingembre frais, et beaucoup d'autres inconnues...), soupe au curry, riz, pois, et mille autres mets tous plus délicieux les uns que les autres... A manger à la main, bien sûr, assis en tailleur sur le sol.

Malgré mon entraînement togolais, j'ai honte de dire que j'ai dégouliné de sueur avec force reniflements tant c'était épicé, tandis que mon voisin corse devenait de plus en plus rouge ! Tous ça sous les rires compatissants de nos hôtes, qui ont fini par nous avouer "ça nous donne des brûlures d'estomac parfois..." en nous tendant des serviettes pour nous éponger. MAIS j'ai bien tenu le coup, j'ai fini mon assiette ET j'en ai repris, car c'était absolument succulent. Nous avons fini la soirée en beauté avec un thé de leur cru, tout aussi délicieux (et à la saveur bien entendu très éloignée des habituels Earl Grey que j'achète en sachet).

 

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Comme ses voisins scandinaves, la Norvège est parsemée de chalets colorés

 

DSCN2761.JPGSur la presqu'île de Kristiansand, vers l'entrée du fjord avant que le temps ne se gâte...

 

DSCN2785.JPGVue sur l'autre rive

 

DSCN2789.JPGIl ne manque que le bâteau viking là, vous ne trouvez pas ?

 

Nous avons aussi passé quelques jours à Mandal, la ville la plus au sud de la Norvège, très prisée des Norvégiens l'été pour ses plages (quand même presque plus au nord que l'extrêmité nord de l'Ecosse !).

 

DSCN2798.JPGÎles et mouettes, je commence à m'habituer aux paysages norvégiens

 

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Toujours ces petits chalets et ces ruelles pavés, so Scandinavian

 

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Le port de Mandal vu du point culminant de la ville

(colline que ce charmant Robin a absolument voulu nous faire monter,

mais j'avoue ça valait le coup !)

 

DSCN2793.JPG

Alors c'est CA la plus grande plage de Norvège...?!

 

Voilà, je clôture le chapitre Norvège aujourd'hui. A suivre : les photos de Finlande prises par ma môman, dès qu'elle daignera m'en envoyer, ça risque de prendre du temps... Tout ça pour dire que maintenant, il ne me reste plus qu'à poser le pied en Islande pour pouvoir dire : "Ca y est, j'ai visité tous les pays nordiques !". Et même que c'est trop beau... Je vous les conseille vivement !

 

En attendant, je vous salue bien bas, vous fais de gros bisous, et attends avec impatience de vos nouvelles à tous !

 

Sarah*, Scandinavia addict

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 21:44

Moi moi ! Prononcez "moï moï", c'est-à-dire "salut" en finnois :)

 

Voilà un petit moment que je n'ai pas eu le temps de me poser devant mon ordi. La faute à qui ? Hmm, si vous êtes perspicaces, le titre vous aura renseignés...

 

Après avoir découvert la Laponie, j'ai en effet pu remettre à profit mon emploi du temps un tantinet relax d'étudiante Eramus (et mes payes des trois étés derniers...)  pour visiter la Scandinavie et passer quelques jours de vacances en France. L'occasion donc de vous livrer quelques photos et anecdotes croustillantes -ou pas, il se fait tard, ne m'en voulez pas ;).

 

Tout a commencé un vendredi 27 mars, sac à dos gonflé à bloc ("Les amis, z'êtes sûrs que ça passe en bagage à main, hein ? -Mais ouiiii ! De toute façon faudra bien !!"), tickets en tout genre dans la poche (avion, train, bus, métro et j'en passe), me voilà partie pour ma première étape : le Danemark avec Copenhague.

 

Après une nuit à l'aéroport d'Helsinki et une arrivée sous une pluie torrentielle, le samedi  matin vers 7h, Debbie a la gentillesse de me guider à travers la capitale danoise qui, en contraste avec l'enneigée et relativement récente Finlande, me paraît délicieusement vieille, habillée de monuments d'une classe intemporelle. Nous trottons, visitons le musée national, nous régalons dans un p'tit resto avec buffet de salades à volonté (un rêve après les sempiternelles "pâtesbolo" cuisinées à la va-vite à Jyväskylä), traversons le quartier Christina sur la pointe des pieds...

 

P1000896.JPGKøbenhavn (Copenhague en danois), cité des vélos et des petites rues charmantes


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Plus danois que les musées danois : les magasins de design


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Vieilles bâtisses aux façades colorées, rues pavées et voiliers en bois

 

Le soir, les pieds douloureux (enfin, surtout les miens), nous prenons le train pour Malmö, ville du sud de la Suède où Debbie a ses quartiers et reliée par le pont Øresund à l'île de Sjælland où est située Copenhague.


DSCN0003.JPGLe pont Øresund vu du rivage suédois

 

Une soirée à l'Erasmus se profile, c'est-à-dire ponctuée de discussions en "anglais de cuisine" autour d'un p'tit repas dans la salle commune de l'étage de la cité U réservée aux étudiants étrangers.

 

Le lendemain, levées aux alentours de 10h (un dimanche matin, je précise !), nous nous affairons à cuisiner quelques sandwichs puis prenons le bus pour découvrir le centre de Malmö, ma première incursion en terre suédoise.

 

DSCN2607.JPGUne petite place mignonette aux maisons à colombages,

vue du salon de thé où nous nous sommes posées

 

DSCN2627.JPGUn exemple typique de l'architecture suédoise : une maison flottante

 

DSCN2643.JPG

Verre, bois et couleurs, le tout au bord de l'eau : so swedish

 

DSCN2629.JPGLa tour de Malmö me prouve à quel point l'architecture en Suède est un sujet sérieux...

 

DSCN2662.JPG

Des apparts en bord de mer,

on est loin des immeubles affreux de la côte atlantique Française !

 

P1000998.JPGUne p'tite maisonnette bien sympathique en plein coeur de la ville

 

A peine deux jours sont passés, et me voilà les pieds meurtris d'ampoules mais des images plein les mirettes. Et mon road trip ne fait que commencer... La suite bientôt !

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Salutations

  S'installer ailleurs, une grande aventure...
Je la vivrai avec vous, si vous le voulez bien :).
 

Je suis là, blottie dans mon lit, sous la couette : musique à fond, des étoiles au plafond, mes bouquins pour dessus-de-lit, mes dessins pour oreiller, et vous pour m'accompagner dans ce drôle de rêve. 

Pour autant, rien n'exclut les moments de folie, les fous rires endiablés, les délires assumés et les prises de position passionnées !
Aussi je vous invite à suivre mes pérégrinations... aussi bien virtuelles, que visuelles, imaginaires, touristiques, méditatives, sentimentales, estudiantines ou festives. 
Bien à vous,
Astérie*

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