Un jour irait, l’autre non. Je ne sais comment ni pourquoi mes doigts se portent si naturellement ici. Un désir, un besoin, une obscure machination d’un inconscient pervers et machiavélique qui pousse à un ersatz de (guérison ?). Si j’aime traîner là, peut-être est-ce parce que je me sens capable de mener à ma guise un univers qui me correspond (peut-être). Impression pourtant qu’entre mes doigts tout se délite, s’effrite, papillonne mais non ne rayonne…
L’épuisement et moral et physique et mental se traduit souvent chez votre humble auteur par un grand n’importe quoi. Des actes inconsidérés, irréfléchis, des errements las et poussifs, du lit au bureau, du bureau au lit, du lit au… un apitoiement pleurnichard sur tout ce qui ne va, un tableau noir de ce qui pourtant allait jusqu’à hier.
Mais hier semble loin, demain encore plus, le présent se fige et cristallise ce qui affleure à fleur de peau. Un tableau, une coupe, une photographie schématique de l’instant t que je ne peux traduire malgré un vague à l’âme sourd et pesant qui semble me dicter de sombres pensées…
Un sage a dit (ou bien peut-être est ce moi qui ait tiré cette conclusion d’une trop longue expérience) que la nuit est bonne conseillère ; un sommeil sans rêves, c’est le mieux que l’on puisse me souhaiter. Un oubli bienfaiteur, qui se terminera bien trop vite par la hachure mélodramatique du guitariste s’acharnant sur quelques cordes (Le Mouv’ au réveil).
Je voudrais croire que cette mélancolie n’est que passagère, mais je la vois traîner ici, du coin de l’œil, depuis un temps raisonnablement trop long, et je m’inquiète. Pauvre angoissée geignarde que je suis, jamais contente… chacun sa croix comme dirait l’autre barbu.
Savoir ce que je veux, encore une vérité que je n’entendrai pas ce soir ; alors, Sting à fond et le cœur au trente-sixième dessous, je monte le son et règle le réveil.